Quand les entreprises sont perdues ...
- Par maxdeomniiz
- Le 01/05/2019
- Dans ARTICLES
Vous pouvez essayer de retourner le problème dans tous les sens, à un moment, le principe de Peter s'immisce au sein d'une entreprise. Et, ce n'est pas faute d'essayer de l'éviter: vous êtes vigilant sur le recrutement, vous formez vos salariés, vous mettez en place une stratégie claire, vous organisez des réunions, l'ambiance est bienveillante et il y a même un baby foot ... Et bien non, pas de chance, vous ne passez pas à travers, votre entreprise bloque, se met à dérailler, comme lorsque votre dernier stagiaire à voulu vous dupliquer son dernier rapport en laissant les agrafes dans la photocopieuse.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
Déjà, il faut prendre en compte que les entreprises ne sont pas philanthropes, si elles sont sorties de terre, c'est bien pour rapporter de l'argent, créer de la valeur. Et là, si le cap n'est pas donné par la direction générale sur le service qui doit tirer l'entreprise vers le haut, c'est la valse de la reconnaissance des services qui sont, bien entendu, tous importants, mais qui ne représentent pas LA locomotive de l'entreprise.
Le service marketing va clairement expliquer que sans lui, pas de visibilité du produit, le service RH que sans lui pas de bons recrutement et donc pas de collaborateurs efficaces, le service IT que sans lui les outils de production de fonctionneraient pas ... Etc. Et personne ne le conteste, ce sont en effet des services importants dans une entreprise. Par contre, sont ils LA locomotive qui permet aujourd'hui de payer les salaires des salariés de l'entreprise ? ... Et, ce n'est pas dénigrer que de s'interroger, car toutes les grandes entreprises, ou bien les produits et services phares, de toutes générations confondues, n'auraient jamais vu le jour sans un service commercial actif: Jeff BEZOS aurait pu avoir la meilleure plateforme au monde, il n'aurait jamais créé AMAZON si il n'avait pas réussi convaincre les clients, les investisseurs, les entreprises ...etc.
Un service support peut difficilement être une locomotive et quand la stratégie au coeur de l'entreprise n'est pas commerciale, il y a de grandes chances que l'entreprise ait pris un chemin beaucoup plus compliqué pour augmenter son chiffre d'affaire, voire le pérenniser.
A lire: "Ces 40 entreprises qui ont su se remettre en cause"
Pourquoi est ce que cela arrive ?
Souvent, c'est à cause d'un élément que l'on imagine pas comme déclencheur : le chiffre d'affaire est à la baisse, le service commercial peine à être recruté, la folie des grandeurs d'un service, l'absence de remise en question d'un autre, un dirigeant influençable ou même un consultant (ne jamais oublier que les conseilleurs ne sont pas les payeurs).
A cause de cet élément déclencheur, le comité de direction commence par se détourner du service commercial pour trouver d'autres solutions et là, il n'est pas impossible de se voir partir sur un Tango des idées les plus inattendues que les autres:
- Le service de gestion: "Les clients nous quittent et comme recruter coute plus cher que fidéliser: arrêtons toute prospection et concentrons nous sur la fidélisation" (suppression des commerciaux, chute brutale du CA et du nombre net de clients annuels ... qui aurait pu voir venir que lorsque le client décède il ne reste pas client ?)
- Le e-commerce: "Nous ne sommes pas assez attractifs, il faut faire des promos, envoyons des coupons de 50€ à tous les prospects" (je ne saurais dire si cela est efficace mais si on commence à jouer sur le prix c'est que soit le tarif était mal calibré au départ, soit le service/produit n'avait pas la qualité escomptée)
- Le marketing: "En 1972 je prenais un stand dans des foires à la saucisse, ça cartonnait" (Un peu sceptique car à moins de s'appeler Cochonou, tous les autres métiers sont à proscrire, je pense)
- La RH: "Prenons des consultants en masse pour qu'ils nous donnent des idées et ne pas mettre en pratique ce qu'ils nous préconise" (si un consultant vous propose d'offrir des pin's aux nouveaux clients, revenez en 2019)
Bref, ça commence à sentir le roussi ...
Mais, après tout, quel est le risque ... ?
C'est vrai, si le risque est calculé, on peut se retrouver avec une bonne surprise. C'est un peu comme si vous demandiez à votre boucher de vous couper les cheveux. Nous ne sommes pas à l'abris d'un talent caché du boucher, mais c'est un risque fort et il n'est pas calculé.
Vous risquez de démotiver voir supprimer LA locomotive de l'entreprise... Il est fort probable que les tests pour rétablir la situation soient un échec et coulent un peu plus un CA en berne... Un engagement des coûts non prévus et qui ne redressent pas du tout l'objectif ... Des idées non applicables qui peinent à être mises en oeuvre ... du temps et de l'énergie utilisées vainement et bien sûrt des comptes à rendre pour la foire à la saucisse ...
Du coup, pas évident de faire le bon choix ...
Quelles solutions mettre en place ?
Là, il est peut être important de revoir les basiques pour éviter un désagrément qui pourrait durer plusieurs mois (les cheveux peuvent mettre du temps à repousser ...):
- Votre client principal, votre coeur de cible, celui qui vient dans votre entreprise pour votre différence, doit rester prioritaire car c'est votre 20/80 et ne pas oublier que c'est son argent qui rémunère le salaire de vos employés (les grands chefs étoilés gardent éternellement à la carte leurs plats signature car ils savent que c'est pour ces plats que certains vont économiser pour devenir de nouveaux clients)
- Si un maximum de prospects viennent à vous facilement grâce au service commercial, ne les refusez pas sous prétexte que le service production doit relancer ceux qui ne veulent pas souscrire à votre offre (c'est un peu comme si un démarcheur par téléphone refusait votre appel sous prétexte qu'il a des coup de fil à passer ...)
- Lorsque vous devez trancher entre un client certain à faible revenu mais qui peut grandir et risquer un test sans garanti de récupération de valeur, pensez au dicton "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" (il n'y a pas de petit client, comme vous n'imagineriez pas que votre boulangère vous impose un minimum d'achat à 50€)
Conclusion
C'est triste mais ces situations existent bel et bien, et pris dans le feu de l'action, chaque service ne voit pas les erreurs qu'elles sont en train de prendre, alors que si ils regardaient une autre entreprise faire ces mêmes erreurs, ils seraient les premiers à les alerter.
Peut être d'ailleurs faudrait il des lanceurs d'alerte au sein des entreprises pour permettre d'éviter ce genre d'anomalies qui ont souvent des répercutions financières graves. Je ne sais pas si nous sauverions toutes les entreprises, mais nous diminuerions très fortement le chômage ...
"Ce n'est pas l'employeur qui paie les salaires, c'est le client" - Henry Ford -
vente commercial BtoB Max BUFFET directeur commercial business development